Un visage bien familier, celui de Corentin Houillon. De 2015 à 2018 il officie au Domaine de la Ville de Morges dans le Canton de Vaud, là où il se fait rapidement connaître dans le paysage viticole et vinicole suisse. Depuis 2019 il se lance à son compte en Savoie voisine en reprenant un domaine de 5 hectares où se côtoient tous les cépages iconiques de la région, Altesse, Jacquère, Mondeuse, Gamay et Pinot Noir...
Pays | France |
Région | Savoie |
Village | Serrières en Chautagne |
Cépages cultivés | Mondeuse, Gamay, Pinot Noir, Altesse, Jacquère... |
Premier millésime | 2019 |
Surface | 5 hectares |
Certification | en conversion |
Nos coups de coeur | Cosmos, Zenith, Veronnet Blanc |
Corentin Houillon puise ses origines dans le Jura, au coeur d'une famille ancrée dans les vignes. Si ses parents sont restaurateurs à Ornans, dans le Doubs, trois de ses oncles et tantes sont eux vignerons reconnus, d'abord unis au sein de leur GAEC puis volant chacun de ses propres ailes, portant bien haut le nom de Houillon dans la paysage du vin naturel en France et au-delà.
Le chemin était donc tout tracé pour Corentin, qui après des études en agronomie à Beaune et un brevet en techniques viticoles à Montpellier se lance, d'abord en famille puis aux côtés de Stéphane Tissot dans le Jura, Dominique Derain en Bourgogne, et un vrai tour du monde des vignobles pour étancher sa soif de découvertes, Mc Guigan en Australie, William Selyem en Californie ou encore Urlar en Nouvelle-Zélande, accumulant entre hémisphères nord et sud près d'une quinzaine de vendanges et vinifications en 8 ans.
A l'âge de 24 ans, en 2015, Corentin arrive au Domaine de la Ville de Morges, en Suisse, comme chef vigneron avec pour mission de muer les 15 hectares de vignoble en agriculture biologique et biodynamique. Il fait ses premiers essais de vinifications dès 2015, avec la gamme des Parcelle qui rencontrent rapidement un fort succès partout en Suisse.
Désireux de se lancer en toute indépendance, Corentin atterrit en Savoie en 2019, alors qu'il n'a pas encore 30 ans. Ses recherches entre le Bugey, la Suisse, la Savoie le mène à rencontrer Alain Bosson établi au Domaine de Veronnet, à Serrières en Chautagne qui cherche à remettre sa propriété de quelques 10 hectares, conduit dans une philosophie qui convient à Corentin. Désireux de pouvoir travailler seul et maîtriser l'entier de son exploitation, il ne reprend que 5 des 10 hectares de vignes, le solde étant repris par d'autres jeunes vignerons bio de la région, dont notamment Florian et Marie Curtet.
Une approche zéro intrant, zéro produit, dès la culture de la vigne, qui se veut vivante, enrichie et diversifiée, où les fleurs, les plantes et les insectes côtoient les ceps en toute harmonie. Le domaine a toute la typicité savoyarde, des coteaux pentus et une exposition montagnarde, sur les rives du Rhône, des terroirs de molasse mêlant grès calcaire et sables quartzeux.
Un premier millésime de 1'500 bouteilles d'Altesse et de Mondeuse en 2019, puis le vrai départ du domaine 2020 avec huit cuvées, vrai panel de la richesse de l'encépagement de la Chautagne et une démonstration du talent de Corentin, maîtrisant tour à tour rouges, blancs, macérations et pétillants... une histoire en train de s'écrire que nous suivrons de près, vendange après vendange.
Dans la famille Houillon, on voudrait le neveu... la patronyme est en effet un nom bien connu dans le petit monde du vin naturel et bien au delà ! L'oncle d'abord, Emmanuel "Manu" Houillon qui c'est fait un nom aux côtés du grand Pierre Overnoy, à Pupillin dans le Jura. Sa tante Adeline Houillon ensuite, c'est elle lancée avec son mari Renaud Bruyère, toujours en Arbois, avec qui elle brille derrière ses étiquettes à l'éclipse de lune. L'autre oncle enfin, Aurélien Houillon, installé dans le Vaucluse avec sa compagne Charlotte depuis 2017.
Reste donc à Corentin la tâche de se faire un prénom à son tour, dans cette famille aux nombreuses facettes vigneronnes. A en juger par ses premiers millésimes savoyards, c'est sûr, cette même ADN coule aussi dans ses veines...