Beaucoup des vignerons de la région de Valvignères et du reste de l’Ardèche doivent une fière chandelle à Jocelyne et Gérald Oustric, du domaine du Mazel. En effet, depuis leur installation dans les années 1980, ces frère et soeur n’ont de cesse d’aider les jeunes vignerons à s’installer, tout en continuant de mener la destinée du Mazel de mains de maîtres…
Pays | France |
Région | Ardèche |
Village | Valvignères |
Cépages cultivés | Syrah, Carignan, Chardonnay, Viognier... |
Premier millésime | 1983 |
Surface | 22 hectares |
Certification | Agriculture Biologique (EU) |
Nos coups de coeur | Larmande, Mias |
C’est en 1983 que Gérald Oustric, doublé de sa soeur Jocelyne, reprennent le domaine familial de quelques 22 hectares, à Valvignères, un petit village du sud de l’Ardèche, entre le Rhône et Alba-la-Romaine. Un lieu déjà bien connu des romains pour la qualité de ses terroirs, qui donnera son nom au patelin, la “vallée aux vignes”.
Fondé par leur grand-père en 1919 et développé par leur père, Paul, le domaine est cultivé de manière plutôt “conventionnelle”. C’est une rencontre avec Marcel Lapierre, le fameux vigneron du Beaujolais, et son acolyte Jacques Néauport, grand vinificateur, qui va tout faire changer pour Gérald et Jocelyne. Dès lors, il est évident pour eux deux qu’il faut s’orienter vers une culture la plus naturelle possible et défendre des vinifications sans intrants, laissant s’exprimer au mieux le terroir local.
C’est un travail acharné de conversion, pendant plus de 10 ans, avant de pouvoir enfin, en 1997 quitter la cave coopérative et fonder leur propre domaine, Le Mazel, qui sera certifié Agriculture Biologique en 2002. Les sols argilo-calcaires, ou résolument calcaires sont plantés de toute une vaste gamme de cépages locaux, Chardonnay, Grenache Blanc ou Viognier pour les blancs, Syrah, Carignan, Cabernet Merlot, ou encore Grenache et le plus rare et local Portan pour les rouges. La plupart des vignes, de 20 à plus de 50 ans sont plutôt âgées pour la région, digne héritage du travail acharné de Paul Oustric.
Les vendanges sont manuelles, en petites caisses, et les raisins sont traitées en cave sans l’ajout d’aucuns intrants. Pas de levures, pas d’enzymes, pas de vitamines, et surtout pas de sulfites ! Un penchant pour les macérations carboniques de 6 à 12 mois et de longs élevages des vins avant les mises en bouteilles. Les jus ne sont déplacés que par gravité et jamais pompés… Tout cela pour respecter le travail fait dans la vigne tout le restant de l’année, pas de désherbant chimique, pas d’insecticide ou de fongicide, pas d’engrais chimiques et une culture des petits rendements, secret pour récolter une vendange saine, mûre et équilibrée.
Neuf cuvées sont produites par Le Mazel, majoritairement en mono-cépage, toutes en Vin de France. Toutes de vraies petites pépites, ou comme l’indique le nom d’une de nos cuvées fétiches, des “vin de soif”.
Andrea Calek, Sylvain Bock, Anders F. Steen, Jérôme Jouret et bien d’autres… tous ces noms, jeunes vignerons de la région ont un point commun. Le Mazel.
En effet, depuis leur installation, Jocelyne et Gérald n’ont eu de cesse que d’aider les jeunes et néo-vignerons à se lancer, en leur louant des vignes, leur vendant du raisin, leur prêtant du matériel ou de la place dans leur cave de Valvignères. Réduire sa propre capacité pour aider les autres, une vraie idée de la solidarité régionale…