Un couple de danois établis dans un village que les romains déjà reconnaissaient pour la qualité de ses vignes, Valvignères. Ils élaborent de millésime en millésime des cuvées aux noms évocateurs qui ne laisseront personne indifférent…
Pays | France |
Région | Ardèche & Alsace |
Village | Valvignères |
Premier millésime | 2013 |
Cépages vinifiés | Syrah, Carignan, Grenache Blanc, Pinot Noir... |
Surface | 3.6 hectares |
Nos coups de coeur | Oiseau de Mer, Cette main légèrement serrée... |
Anders Frederik Steen, est né au Danemark, où il se forme comme sommelier dans de prestigieux établissements de Copenhague, débutant au Noma, il y développe un goût prononcé pour les vins sains, simples et vivants, qui ne sont réellement fait “que de raisin.” Il sera ensuite en charge de la sélection des vins pour le restaurant Relae et son bar Manfred’s, où il établira l’une des première carte 100% nature, en se développant également dans l’importation vins au Danemark.
Les années passent et Anders est de plus en plus attiré par l’appel des vignes. C’est aux côté du fameux producteur nomade Jean-Marc Brignot qu’il s’initie à la vinification, achetant du raisin à des producteurs qu’il apprécie et signant des cuvées rares et uniques, aujourd’hui d’anthologie.
Las de faire les allers-retours entre la France et le Danemark et de conserver ses multiples casquettes, Anders doit faire un choix. Ce sera la vigne. Il pose alors ses valises à Valvignères, la “vallée aux vignes” déjà courue des romains, en Ardèche. Avec l’aide de Gérald Oustric du domaine Le Mazel, il réalise ses premières cuvées en 2013. En Alsace également, il récupère un peu de raisin de la famille Bannwarth, que contrairement à de nombreux vignerons qui le rapporteraient à eux, il vinifie sur place, dans un chai qui lui est dédié. Anders défend que la cave même fait aussi partie du terroir local et que l’exprimer au mieux on ne peut pas la séparer du reste. Aujourd’hui, s’il cultive 0.6 hectares de ses propres raisins, Anders continue toujours de collaborer avec les familles Oustric et Bannwarth.
De son expérience en cuisine et en sommellerie, il garde une certaine spontanéité, l’envie de faire avec l’existant, de s’adapter, de créer sans cesse. Ainsi, chaque année, les vins diffèrent, tantôt presses directes, tantôt macérations, des assemblages variant avec les millésimes, mais toujours faits au moment des vendanges, pour que les jus soient fermentés et élevés ensemble, ne faisant qu’un.
Anders réalise des vins d’une rare profondeur, expressifs et marquants. Il vinifie à l’extérieur, laisse les jus fermenter spontanément, la vinification et l’élevage se terminent en anciennes barriques, en foudres ou en cuve, toujours à l’air libre. Il en résulte des nectars juteux et surprenants. L'approche lui est propre, les cépages eux sont classiques pour la région, Carignan, Cabernet Sauvignon, Grenache, Syrah… Les vins ne se ressemblent jamais, propre au millésime, un aspect éphémère, l'expression d'un terroir par un vigneron, à un instant précis.
Les noms des cuvées d’Anders sont toujours très évocateurs, souvent porteurs d’un messages, parfois plus clairement que d’autres. A ses débuts, Anders les utilise de façon plus militante, ni politicien, ni star des écrans ou de la musique, il trouve sur ses étiquettes, qui bientôt parcourront les quatre coins du monde, le moyen d’exprimer ses rêves et sa philosophie au plus grand nombre.
Voient ainsi le jour des cuvées comme “Ne jetez pas du plastique dans les océans, s’il vous plaît”, qu’il fait alors traduire et imprimer en 12 langues, une par bouteille dans un carton, “Let’s eat the world we want to live in”, “We can do what I can’t”, ou encore “I read the news today, oh boy!” le jour de la victoire de Trump à l’élection américaine…