Paul-Henri Soler

Les vins de marchés

Carouge, quartier résidentiel en bordure de Genève, aux airs de petit village provençal, où se concentrent épiceries, boulangeries, cavistes et autres petits bistrots ravissants les palais les plus exigeants. Si vous y avez déjà fait votre marché le samedi matin, il est bien possible que vous ayez croisé le chemin de Paul-Henri Soler ! C’est en effet là, non loin du Jura de ses ancêtres, qu’il présente ses vins à des curieux toujours plus nombreux; non content de se contenter de faire le vin, il veut rencontrer ceux qui le dégustent aussi. A tel point, qu'outre Carouge il arpente aussi les allées du Marché des Grottes, au coeur de la ville, les jeudis soirs.

Formé à Bordeaux, où il a appris ce qu’il ne voulait pas faire, il arrive en Suisse dans le cadre de ses études, il y restera par amour, s'installant avec sa compagne dans la ferme familiale en 2005, à Meyrin, juste à la sortie de Genève. C'est là qu'il se lance dans son rêve, produire les vins qu'il aime boire. Pas de vignes, mais du raisin, qu'il achète à des vignerons qu’il connaît et en qui il a confiance, pour la plupart des noms bien établis de la mouvance "bio" locale. Un équipement réduit au stricte minimum et une vinification pure, non interventionniste.

Les cépages locaux comme le Chasselas ou le Charmont, en blanc, ou le Gamay ou le Gamaret, en rouge, s'expriment alors dans une fraîcheur que l'on ne leur connaissait plus dans la région. Touche à tout et grand curieux, Paul-Henri s'essaie au passérillage, sur sa cuvée Vin du Dimanche ou encore au vin "orange" avec la cuvée Biceps, une perle bien trop rare.

Des vins qui dénotent et ne qui laisseront décidément personne indifférent.